La batterie de Saint-Martin-de-Varreville a été détruite par les bombardements mais des parachutistes occupent la position. Le lieutenant-colonel Cassidy (1/502 PIR) rassemble plusieurs hommes et assure la défense face au nord.
Le commandant du 1/501 PIR est tué peu après son atterrissage. Le patron du régiment, le colonel Johnson, avec quelques hommes, s'empare facilement de l'écluse de la Barquette qui n'est pas gardée. Il fait alors chercher des renforts et organise la position vers le sud. Toute la journée du 6, les Allemands mènent plusieurs attaques mais les parachutistes tiennent bon.
Parachutistes de la Easy Company à Saint Come du Mont
Les ponts sur le Merderet de la Fière et Chef-du-Pont tombent dans les mains des paras en fin de matinée. Le général Gavin lui-même a mené une attaque pour reprendre celui de Chef-du-Pont que les Allemands avaient repris. Le lieutenant-colonel Krause (3/505) s'empare de Sainte-Mère-Église dès 4 h 30 mais devra faire face ensuite à des attaques allemandes. Le lieutenant-colonel Vandervoort (2/505) dont le rôle sera tenu par John Wayne dans le film Le jour le plus long, se démène comme un diable. La cheville fracturée lors d'un saut près de Sainte-Mère-Église et, transporté sur une remorque à munitions, il appuie d'abord la défense de Sainte-Mère-Église et assure ensuite la protection au nord face à la direction de Cherbourg.
Les hommes du 507 PIR sont extrêmement dispersés. Une dizaine de sticks ont atterri à 8 km au sud-est de Carentan. D'autres sont tombés dans les marais près de la DZ et se regroupent automatiquement en rejoignant le talus de la voie ferrée. En piteux état et à court de munitions, ils ne seront pas en mesure d'assurer leurs missions à l'ouest du Merderet. Le 508 PIR, aussi éparpillé, ne peut s'emparer de Pont l'Abbé (village de Picauville) tenu en force par les Allemands ; seul un point d'appui à l'ouest du Merderet peut être tenu. Le général allemand Wilhelm Falley, qui commande la 91e division, est tué dans une embuscade tendue par un groupe de six paras. Trois divisions allemandes tiennent le Cotentin : la 243e à l'ouest, la 709e à l'est et la 91e, en réserve, au centre. La 709e, avec des hommes âgés et des volontaires de l'Est est de médiocre qualité. La 91e, par contre, avec son noyau d'anciens paras, est excellente mais l'absence de son chef ralentira ses réactions.
Les renforts et les ravitaillements
Les premiers renforts et ravitaillements arrivent par planeurs le 6 juin à 4 heures. Il s'agit des opérations planées suivantes :
la mission Chicago pour la 101e
la mission Détroit pour la 82e
Pour chaque division, atterrissent une cinquantaine de planeurs Waco. Ils amènent principalement les bataillons antiaériens (moins une batterie), des canons antichars, des munitions et des moyens médicaux.

Planneur Waco à Sainte Mère Eglise
Les autorités avaient préféré ne pas utiliser de planeurs de nuit afin d'éviter trop de casse suite aux obstacles installés (pieux) sur les zones dégagées.
Deux autres missions supplémentaires en planeurs sont exécutées le soir à partir de 21 heures :
la mission Keokuk (LZ E) amène avec 32 Horsa le 327e Glider Infantry Regiment de la 101e division.
la mission Elmira (LZ W) au profit de la 82e est beaucoup plus importante. Une flotte de 36 Waco et de 140 Horsa est chargée d'amener en quatre lifts ses deux bataillons d'artillerie planée ainsi que des moyens médicaux et des renforts divers.
Le 7 juin entre 6 et 7 heures, ont lieu deux ravitaillements par parachutes appelés opérations Freeport (pour la 82e) et Memphis (pour la 101e). Peu après 7 heures, c'est le 325 Glider Infantry Regiment et d'autres renforts qui rejoignent la 82e division ; il s'agit des opérations Galveston et Hackensack qui comptent un total de 107 Waco et 43 Horsa.
L'ensemble des opérations planées a permis de mettre en place 4 000 hommes, 290 véhicules, des obusiers, des canons antichars et 240 T de fret, mais il y eut pas mal de casse. Les derniers éléments des divisions rejoindront avec les troupes débarquées.
Paras US 101 Airborne. Saint Come du Mont.